Ce qu'il faut éviter de trouver à la moindre recherche, c'est une photo de soi éméché en fin de soirée, en petite tenue ou en uniforme de SS. Si une photo de ce genre ressort, même à la neuvième page des résultats du moteur de recherche, c'est qu'elle a été déposée à un moment donné. En général, il ne s'agit pas d'une malveillance à la source, mais plus d'une négligence, qui révèle parfois l'amalgame inconscient que l'on fait entre sa vie privée, la vraie, et sa « vie publique » sur le Web. A cet égard, la génération Y est assez naïve vis-à-vis de la menace, et donc particulièrement exposée à devoir en gérer les conséquences plus tard. Car une fois sur le Web, tout élément d'information (info, photo) vidéo) va constituer une brique de notre e-réputation et suivre sa vie propre, comme un avatar sur lequel on n'a plus vraiment les commandes.
De toutes façons, on ne peut pas tout nettoyer sur le Net, et certaines traces resteront indélébiles.
Au-delà de ce genre de contenu disgracieux, ce que l'on risque de trouver en accès libre sur la toile, ce sont des informations privées, que l'on n'avait pas forcément envie de partager avec le monde entier : son adresse privée, son numéro de téléphone portable, etc. On les y retrouve souvent parce qu'on a manqué de vigilance, en configurant mal son profil ou en oubliant de cocher la case" confidentiel », lorsqu'on s'est inscrit un jour à un site, ou bien parce qu'on utilise trop souvent le même identifiant. Il n'est d'ailleurs jamais trop tard pour retourner sur la page d'accueil des sites où l'on s'est inscrit, et procéder à certains réglages de paramètres qui permettront de retrouver un anonymat plus conforme à son mode de vie.
Moins on est vigilant, plus on s'expose, et plus on est vulnérable. Outre la médisance et les trolls, le risque majeur encouru est le piratage, voire l'usurpation d'identité (10 % des internautes français en auraient été victimes l'an dernier).
Une chose est sûre : il faut réagir vite dès les premiers signes de dégradation de son e-réputation, et allumer des contre-feux (si besoin avec l'aide de spécialistes), sans quoi les conséquences peuvent devenir très lourdes.
Comme une marque qui perdrait sa valeur marchande, un individu peut voir chuter sa crédibilité, et surtout sa valeur sur le marché de l'emploi. Et la pente sera difficile à remonter.
S'il subsiste des choses gênantes, on croit souvent que la bonne parade serait de noyer le poisson, en peuplant la toile d'informations anodines à notre sujet. Mais cette technique dite de dilution ne garantit rien, et peut même se révéler contreproductive, car elle va brouiller notre image aux yeux des autres internautes, qu'il faut toujours imaginer comme des clients, partenaires ou recruteurs potentiels. Tout au plus peut-on créer du contenu qui soit suffisamment riche et bien référencé pour reléguer nos turpitudes en page 3 et suivantes des résultats de recherche, en sachant que statistiquement, 85 % des internautes ne vont pas au-delà de la première.
Alors que faire ? L'idéal serait de devenir peu à peu un « créateur » proactif autour de son actualité ou de ses passions, ce qui contribuerait petit à petit à réorienter son image dans un sens favorable. Facile à dire! En tous cas, il n'est jamais trop tard pour s'y mettre, même modestement, au contraire!
Sinon, il reste le recours aux agences et sites spécialisés en e-réputation/ personal branding, mais ça se paye, surtout si on est pressé.