Après s'être imposée dans tous les domaines du numérique, l'IA débarque désormais dans les résultats de recherche de Google. Depuis le 25 mars 2025, neuf pays européens (Autriche, Belgique, Allemagne, Irlande, Italie, Pologne, Portugal, Espagne, Suisse) bénéficient déjà de l'AI Overviews et fin mai, Google annonçait sa couverture de plus de 200 pays et 40 langues avec 1,5 milliard d'utilisateurs mensuels exposés à ces encarts.
Les premiers retours confirment que le modèle de recherche sans clic bouleverse la visibilité organique.
Le projet a été révélé dès la conférence Google I/O du 10 mai 2023, sous le nom de Search Generative Experience (SGE), avant de devenir l'AI Overviews que l'on connaît aujourd'hui. Fondé sur l'IA Gemini, il croise le Knowledge Graph, des contenus Web fraîchement indexés et même des documents académiques pour produire une réponse aussi concise que possible, le tout en quelques secondes.
Cette fonctionnalité synthétise instantanément les réponses aux requêtes des internautes en haut de page : pratique pour l'utilisateur, catastrophique pour les sites qui voyaient jusqu'à présent leur trafic organique croître naturellement.
Au-delà du simple résumé, AI Overviews permet de poursuivre une discussion contextuelle directement dans la SERP. L'Intelligence Artificielle mémorise les échanges pour affiner ses réponses, sans que l'utilisateur n'ait besoin de cliquer sur un seul lien.
C'est à la conférence Google I/O du 10 mai 2023 que Google a levé le voile sur la Search Generative Experience (SGE), ancêtre de l'AI Overviews. Lors de cette première présentation, la firme de Mountain View a démontré comment son IA pouvait générer, en quelques secondes, des réponses intégrées aux pages de résultats. Immédiatement, des premiers essais ont été lancés aux États-Unis. La presse tech internationale relatait alors des cas d'hallucinations factuelles, de synthèses incomplètes ou de formulations maladroites, qui ont parfois fait les gros titres des sites spécialisés.
Pendant plus d'un an, Google a recueilli les retours des testeurs, peaufiné ses modèles et élargi les jeux de données de Gemini afin d'améliorer la pertinence et la fiabilité des réponses. Cette phase de R&D a été ponctuée de plusieurs vagues de bêta-tests, notamment auprès des utilisateurs du programme Search Labs, avant de stabiliser le service sous le nom d'AI Overviews, prêt pour un déploiement à grande échelle.
Après avoir validé le concept auprès du public américain, Google a ouvert l'AI Overviews à plus de 200 pays et dans 40 langues fin mai 2025, promettant une disponibilité mondiale « pour tous » dans ses communiqués officiels. Selon les chiffres dévoilés, plus d'1,5 milliard d'utilisateurs accèdent chaque mois à ces encarts IA, qui viennent se positionner prioritairement en haut de la page de résultats pour les requêtes à caractère informationnel.
En Europe, le lancement officiel est intervenu le 12 juin 2025 dans neuf marchés-tests (Autriche, Belgique, Allemagne, Irlande, Italie, Pologne, Portugal, Espagne, Suisse), permettant à Google de mesurer l'impact concret sur les comportements et les flux de trafic organique avant d'étendre la fonctionnalité à l'ensemble du continent.
Malgré cette couverture étendue, la France reste pour le moment en retrait, sans date précise de déploiement annoncée. Google évoque un besoin de « clarifications » autour de la rémunération des éditeurs, point soulevé dans le cadre des discussions sur le Digital Services Act et de la directive sur le droit d'auteur. Les médias et les agences SEO redoutent qu'une activation prématurée de l'AI Overviews ne se traduise par une « réponse zéro clic », dévastatrice pour les sites qui tirent habituellement une part significative de leur trafic des recherches organique Google. Les prochaines semaines seront décisives pour connaître les conditions réglementaires et contractuelles qui accompagneront l'arrivée de l'IA en France.
Dès l'affichage d'un AI Overviews, la propension des internautes à cliquer sur les résultats organiques chute spectaculairement. Selon Similarweb, on observe en moyenne -20 % de clics sur les SERP comportant un encart IA par rapport à une page classique, signe que beaucoup d'utilisateurs se satisfont du résumé en haut de page. Cette tendance est corroborée par Ahrefs, qui met en avant une perte de -34,5 % de CTR pour les pages traditionnellement en première position, lorsqu'elles figurent face à une réponse générée par IA.
Parmi les grands éditeurs, MailOnline signale une chute allant de -48 % à -56 % de son taux de clics sur les articles exposés à l'Overview et Business Insider a même dû licencier 20 % de ses équipes à la suite de l'effondrement de son trafic organique.
L'étude UX de Growth Memo, réalisée sur 70 sessions utilisateurs filmées, illustre à quel point l'AI Overviews modifie les réflexes de lecture. La majorité des internautes se contentent désormais de lire la partie visible du résumé IA, sans jamais faire défiler la page vers les liens organiques. Lorsqu'ils bougent le curseur, c'est le plus souvent pour cliquer sur des plateformes tierces comme Reddit ou YouTube, reléguant les sites institutionnels en second plan, surtout sur mobile où la convivialité et la rapidité priment.
Cette passivité accrue face à la réponse frontale de l'IA annonce un défi majeur pour les éditeurs et les entreprises : capter l'attention suffit aujourd'hui à peine à générer un clic.
Growth Memo souligne que l'impact de l'AI Overviews n'est pas uniforme selon les profils. Les 18-34 ans, habitués au mobile, montrent une forte propension à se contenter du résumé et à ignorer les liens cités, tandis que les internautes de plus de 35 ans, majoritairement sur ordinateur, conservent davantage l'habitude de vérifier les sources.
Cette distinction d'usage indique que la bataille pour le clic se jouera aussi sur l'adaptation des contenus aux différentes cibles : formats courts et percutants pour capter les plus jeunes, profondeur et garanties de fiabilité pour rassurer les publics plus matures. Pour les agences SEO comme l'agence web NetPilote, il ne suffit plus d'apparaître dans les premiers résultats, il faut aussi convaincre l'IA et l'utilisateur, quel que soit son profil.
Avec l'arrivée de l'AI Overviews, viser la première position dans les résultats de recherche ne suffit plus, il faut devenir l'une des sources citées par l'IA. Concrètement, cela implique de structurer vos contenus de façon explicite (titres Hn, listes, encadrés), d'y intégrer des données factuelles vérifiables (chiffres, dates, références précises) et de respecter la cohérence éditoriale exigée par le modèle Gemini.
Adimeo souligne que « devenir une ressource pour l'intelligence artificielle » passe par la production d'un contenu « clair, crédible, aligné avec l'intention de recherche et facilement recyclable par l'IA ». En outre, Google indique que l'AI Overviews intègre systématiquement des liens « prominent links » vers les sites jugés les plus pertinents, offrant une réelle opportunité à ceux qui auront su répondre précisément aux requêtes utilisateur.
Les blocs FAQ Page restent en effet l'un des rares formats encore affichés sous l'AI Overviews, offrant une fenêtre de clic directe. Pour en tirer parti, balisez chaque question et réponse en JSON-LD selon le vocabulaire Schema.org (type FAQPage, propriétés Question et Answer), ce qui permet à Google de comprendre la structure Q&R de votre page. Selon Google Search Central, « les pages correctement balisées avec des données FAQ Page peuvent apparaître comme résultat enrichi dans la recherche Google », augmentant significativement votre chance d'être cité et de générer du trafic organique. Pensez à valider votre balisage avec le Rich Results Test pour corriger toute erreur avant déploiement.
L'IA sélectionne en priorité les passages les plus courts et les plus clairs : un résumé de 300 caractères placé en haut de chaque page répond parfaitement à ce critère. Adimeo note que « l'UX de l'information s'oriente [...] vers des formats plus synthétiques, pensés pour être lus... ou simplement retenus par l'IA ». Rédiger un tel TL;DR est un véritable exercice de concision car chaque mot doit porter une information précise, tout en respectant l'intention de recherche.
Comme le rappelle l'article d'Umvie, « rédiger un texte de 300 caractères est un art » qui demande de la pratique et de la réflexion pour captiver le lecteur (et l'IA) en un minimum d'espace.
Malgré ses progrès, l'IA reste sujette à des hallucinations et à des raccourcis, pouvant produire des réponses incomplètes ou biaisées. Les éditeurs et les entreprises doivent garantir la cohérence et la vérifiabilité de leurs données pour limiter ces dérives.
La responsabilité en cas d'erreur n'est pas encore clairement cadrée. Google réclame des sources de qualité, mais dépend d'indexations hétérogènes. Les questions d'éthique et de droit de la presse restent en suspens tant que n'est pas précisée la rémunération des contenus utilisés par l'IA.
L'AI Overviews marque un tournant, le SEO n'est plus seulement affaire de position, mais de partenariat avec l'IA de Google. Avant son arrivée en France, structurez vos contenus (FAQ schema), proposez des résumés TL;DR et visez la longue traîne pédagogique pour devenir la source citée et préserver votre trafic dans l'ère du search sans clic.
Réalisons dès maintenant un audit pour évaluer votre dépendance à Google et établir un plan d'action personnalisé.
Contactez-nous et préparez votre site internet à l'ère du search sans clic !
Patrick BERTHET - Expert Web